Le coeur des êtres chers ne s'achète pas

"(...), je n'ai jamais pu me résoudre, même par la pression matérialiste des conformités du moule, même pour leur anniversaire, à exprimer facilement mes sentiments par des cadeaux. Non pas parce que j'ai un problème avec l'argent (plutôt très généreux et trop bon au contraire - Le passé parlant très avantageusement pour moi) mais tout simplement parce que je ne suis pas fondamentalement matérialiste dans ma façon d'aimer et que j'ai donc un sérieux conflit philosophique avec cette conception du cadeau. Offrir un cadeau, même quand on aime profondément les gens, cela revient pour moi à acheter en quelque sorte le cœur de ces personnes, cela revient à acheter leur liberté de conscience pour les soumettre par l'opium du matériel à nos désirs "égoïstes" alors que l'amour véritable se doit d'être surtout désintéressé ; une conception qui me rend très mal à l'aise, presque inhibé car à mes yeux, le vrai amour pour les êtres chers, c'est surtout d'être fidèlement là à leurs côtés, physiquement ou spirituellement (surtout quand la mer dans laquelle ils naviguent est déchaînée) car leur cœur ne s'achète pas."

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