Le juste est un parasite

Je me souviens de cet esprit frère m'ayant confondu avec un parasite. Une attaque injuste restée profondément gravée dans ma chair parce-que je suis un juste dont l'éthique rigoureuse du bien lui a toujours fait peur.

A l'heure où ma liberté de penser et d'agir n'a jamais été aussi forte, je ressens davantage maintenant la force de la cohérence de ma trajectoire propre ainsi que dignité toute allouée dans mes agissements. Spirituellement mort avant d'être né dans de simples esprits, avancer par pas affirmés dans des souliers tranquilles est finalement un délice dont j'espère la durée illimitée.

La vérité, encore davantage la réalité est un plat pas toujours comestible pour certains. Aujourd'hui, fort de mon indépendance, fort de ma tendance à l'autonomie, serein comme un nain de jardin, j'observe calmement ma dépendance régulièrement réaffirmée à l'esprit de famille dont cet Obélix se révéla hélas parfaitement incapable, tombé beaucoup trop petit dans la marmite de guerres intestines dont il fut tout d'abord une victime avant de se révéler avec l'âge en être l'un des nouveaux partisans, preuve que la potion était toute sauf miraculeuse puisque tout ce qui brille n'est pas forcément de l'or ou tout simplement parce-que nous ne sommes pas tous égaux face aux tentations de la corruption ainsi que dans la volonté de s'y refuser.

Jedi bleu, finalement apprenti Sith malgré lui dont la confusion de l'esprit est telle qu'il est persuadé de faire le bien en entretenant le mal, il ne sut jamais penser par lui-même car incapable de prendre de la distance avec sa manipulatrice ou pour identifier plus sereinement une situation. Le monde, point manichéen, où se côtoient gris clair et gris foncé, mon humanisme lui tolérerai encore ses erreurs et son manque de discernement au milieu de ce brouillard entretenu par une impératrice dont le règne de la division n'aura jamais cessé. Qu'est-ce le bien ? Qu'est-ce le mal ? La question est intéressante. Il s'agit d'une sente d'intérêts où tout est une question de point de vue certains diront, même au risque dans ce monde désormais constitué de pixels que Poincaré se retourne dans sa tombe.

Le principal vice de tout esprit humain s'appelle le mépris et mes prix de reconnaissance, je les dois aujourd'hui de ne pas avoir dévissé dans ce travers trop facile consistant à annihiler son prochain comme cet esprit frère dominé par la curieuse certitude qu'il est indispensable, qu'il est au-dessus de tous, au point d'espérer malheur et chute à ses alliés d'hier. Nous réalisons hélas uniquement ce que nous pouvons et bien rarement ce que nous voulons exactement vraiment mais dans ce cheminement, l'humilité reste la valeur ultime au milieu d'un arbre de valeurs pour ne pas s'écarter de sa ligne de conduite. Malheureusement, il me fallu me rendre à l'évidence que face à des esprits vides de valeurs et dans lesquels l'orgueil est toute dominante, tout appel à la raison est pratiquement impossible, la liaison avec le divin étant durablement rompue. La meilleure des décisions d'une entité cohérente et saine, restant alors encore de se conformer à un exil philosophique comme tous ces penseurs orphelins de partage...