Quand le faux-self se fissure...
Comme endormi depuis dix ans, j'ai fait certainement, soit disant, un pas de géant ce mardi 4 avril 2017. Jusqu'en 2006, je fus moi-même ; au-delà, je le fus de moins en moins par la pression de standards abrutissants. Aujourd'hui, je mesure la racine de l'erreur, à savoir de ne pas avoir accepté de vivre pleinement ma différence, en tentant de faire comme tout le monde : Trouver une femme, fonder un foyer et élever des enfants. Ma vie doit avoir quelque-chose de réellement fou, d'anti-conformiste, d'inclassable, pour qu'elle soit mienne. Ma vie ne saurait donc se limiter à ce schéma si simpliste. A trop chercher la conformité, comme si je cherchais un temps à me retirer pour me faire oublier, je me suis un temps perdu, éperdu d'émotions trop communes.
Ma compagne ne saurait être l'être égoïste, retenant cette part de rêves et de démence chercheuse.
Ce mardi 4 avril 2017, je revis différent par la satisfaction paradoxale d'une discordance qui est finalement l'authentique profil. Libération d'une certaine forme de prison pour courir vers l'antique identité, entité intrinsèque conduisant à mon esprit trop longtemps sec, de marcher enfin vers son humide substance.
Trois relations, trois égarements, trois pièges car voulant m'adhésifier aux standards, j'en oublia la part de féérie et de liens au merveilleux dont doit se nourrir ma spiritualité. Pour ressembler au banal, à l'ordinaire solidaire, le recours au sacrifice permanent pour la satisfaction de l'autre ainsi que l'envie de lui plaire à tout prix, je finis par en oublier jusqu'à mon moi le plus intime. Mais, un jour, à force d'échecs répétés, on finit un jour par s'y retrouver et à oser le courage salvateur de renverser la table. Quand le faux-self, ce masque insidieux, se fissure, une certaine lumière se fait de nouveau jour, ce rayon de soleil d'une singularité ne pouvant négocier avec aucune sécurité, si ce n'est celle d'être totalement en accord avec soi-même, quitte à en payer le prix d'une certaine solitude.