Les cimes et abîmes
Ne jamais oublier que les cimes côtoient les abîmes, comme un jour craquant de soleil pouvant précéder un jour ruisselant de pluie dans une parfaite réciproque. Il y a deux semaines, j'étais debout, le regard souriant en train de saisir les visages de belles inconnues au milieu du flot de la ville, dans la lumière dorée du couchant de la Concorde. Aujourd'hui, je suis à genoux, le regard perdu, le psychisme incapable de se détacher des turbulences des devoirs afin de faciliter l'acte de créer ; ainsi invité, éperdu, à tirer conclusion que les plus grandes hauteurs concordent avec les plus grandes profondeurs. Nous sommes bien fragiles, un jour debout, un jour à genoux, un jour toujours, un jour jamais. Il n'est point de modernité de déclarer que la modération enfante rarement du nouveau.