Transition

J'écris moins car j'y pense moins. 
Je photographie moins car j'observe moins. 

Je traverse une période étonnante au cours de laquelle, les gens m'ennuient. Je les trouvais fascinants dans mon viseur ; soudainement, je les trouve presque dans la limite de l'absence d'intérêt. J'espère que la phase est juste provisoire. Sans doute la prolongation de l'empathie pour la longue période de stress vécue par les voyageurs transitant par les lignes SNCF entre avril et juin. Tirer sur des personnes excédées quand nous sommes nous même dans le crépuscule de notre motivation, ceci ne converge guère à la nidification de nouvelles œuvres. Juillet pointe son nez et je me demande bien quel sera le nouveau né dans cette période troublée dont nous espérons le point final. J'ai du mal à me détendre pour aligner des gens dans le cadre de mon télémètre et déclencher, comme quelques mois plus tôt. Avec l'arrivée des premières véritables grandes chaleurs d'été, le phénomène va en s'amplifiant. Il faut pouvoir décrocher du hachoir de l'âme continuant sa terrifiante course, même plusieurs heures après la libération physique de l'enclos des devoirs. Il faut pouvoir se renouveler par la variation des centres d'intérêts ou l'échappatoire lui-même indéfini.