Un hublot et des moutons


Des milliers de messages appelant à l'arrêt d'une nouvelle folie ayant pour hymne, la productivité toute puissante. Une secrétaire d'Etat rattachée au Ministère de la Transition écologique et solidaire, copieusement insultée et ridiculisée à grand coup de centaines de fils de mots d'oiseaux. Des politiques de l'opposition, des humoristes et des satiriques se croyant intelligents de jouer de ce mouvement de masse pour proposer que l'on installe l'objet du désordre au niveau du cerveau ou du cœur de certains humains, pour voir s'ils en ont un. Il aura suffit d'un hublot agité par une association tournée vers l'éthique animale pour déclencher un scandale et l'émergence de son collège de moutons pour le relayer, jusque dans les personnalités de la télévision. Phénomène recrudescent des réseaux sociaux illustrant l'impulsivité sans réflexion et sans recul, sous prétexte qu'il faut faire le "buzz". Association composée bien des mêmes qui souhaiteraient que l'on arrête les abattoirs, que l'on arrête l'exécution des animaux pour les manger, pour les laisser vivre comme nos chiens, nos chats, nos oiseaux. Mais une certaine forme de "folie" n'habiterai t-elle pas ces mêmes moralisateurs, que l'on appelle le non-sens ? Ces grands moralisateurs ont t-il au moins lu et suivi les travaux de la docteure de zootechnie et de sciences animales de renommée mondiale Temple GRANDIN, sur les bovins ?

Parmi un bon nombre de fervents soutiens de cette association, on retrouvera à n'en pas douter avec la même passion, la même fougue, les agitateurs de la première heure des grands rassemblements pour la défense de notre planète en criant à l'indignation pour les lobbys de l'essence, du diesel, de toutes les énergies fossiles, des sources du gaz carbonique et du méthane conduisant à l'amplification depuis des décennies de l'effet de serre ainsi que les déréglages du cycle naturel planétaire. Or, ces nombreuses mêmes personnes à la si bonne conscience pour le monde animal, avant de s'attaquer à la science et aux nombreuses recherches sur les estomacs de nos bovidés, savent t-elles au moins comment se définit l'impact d'un bovin par rapport à la planète ?

Un seul bovin peut produire jusqu'à 500 litres de méthane par jour prenant naissance dans le Rumen soit 120 kg de CH4 par an pour un seul animal. À l'échelle du globe, le bétail produit une quantité énorme de méthane, probablement 15 % des émissions mondiales de l'ensemble des gaz à effet de serre. Imaginons un seul instant 1,3 milliard de bovins à travers le monde faisant des dégazages, toute la journée, ceci donne une idée de l'intérêt majeur de la question, surtout des recherches conduites sur le Rumen d'un bovin via un hublot (pratique attestée depuis...1854 !!). Sans oublier les progrès vétérinaires exceptionnels que cette pratique aura apportée depuis 165 ans pour comprendre cet animal afin de contribuer à la majoration de son confort dans les étables et dans ses soins. Si nous étions tout autant intégristes que cette association, il serait de bon ton de monter un gigantesque tapage visant à l'étiqueter d'obstruction à la recherche écologique et de l'accuser sans ménagement en faisant notamment l'idiot raccourci d'une promotion à la pollution de l'atmosphère de notre planète. 

N'est-il pas vrai en effet (comme le concluait Carl Gustav JUNG après des décennies de ses propres recherches sur l'humain) que le processus de réflexion est connu si difficile, qu'il s'agit de la principale raison pourquoi les gens jugent...souvent si mal ?