Jeux de mots

Au gré de l'âge, les jeux de mots se font bien plus rares. Le besoin de jouer à être incompris ou difficile à suivre également. Au gré de l'âge, on change de jeux, tout autant de je. Au gré des maux, je me réfugiais confortablement dans ces jeux de masques littéraires, rhétoriques, métaphoriques car les mots sont ces délicats rideaux du logos habilement ajustés pour tantôt se faire remarquer, tantôt au contraire pour anticiper le détournement de la question ou de l'affirmation vers l'humour burlesque. Mais aujourd'hui, quels mots pourrais-je user pour qualifier une catégorie de maux banaux relatifs à l'état résolument adulte ?

La pensée, consciente ou inconsciente, est une activité psychique impliquant toujours un point de départ provenant d'un ou plusieurs de nos cinq sens voire l'intuition, si on ose impliquer ce sixième sens comme recevable. La pensée peut débuter à partir d'une image, d'une sensation ou d'un concept. Au gré du quotidien, cette activité psychique est régulièrement retranscrite et organisée en seulement quelques lignes, parfois en quelques paragraphes proportionnés à l'exigence du sujet exploré. Selon l'angle d'attaque et l'état émotionnel face au thème, il pourra être abordé tantôt avec flegme, sobriété, humour, lyrisme ou/et poésie en prose. Dans tous les cas, la manifestation dans ces écritures d'un esprit d'individualisme qui refuse les principes d'un monde établi pour mieux témoigner des réalités du désordre de l'époque moderne est pleinement assumée, classant ce genre littéraire au caractère déconcertant, clairement en marginalité.