Les mouchoirs
C'est l'histoire d'une petite fille sur un quai de gare en 2018. Au moment de disparaître dans son train pour rejoindre sa province très au sud, elle déclarait à ses grands-parents qu'ils allaient pouvoir sortir les mouchoirs. Ils ne l'ont jamais revu, pas plus que ses sœurs, pas plus que la mère. Cinq ans se sont écoulés, cinq ans pour comprendre que la morale biblique a décidément la dent dure : A force de prier pour le mal, on orchestre le bien. Le chagrin fut bien éphémère et les mouchoirs furent si peu usités. Ces personnes ont construit les ingrédients de la rupture et leur disparition dans leur champ de vision fut finalement d'un grand soulagement, sinon un grand enseignement. L'enseignement essentiel selon lequel la disparition de personnes permet bien souvent de juger plus objectivement de leur intérêt constructif dans notre quotidien ; à fortiori de leur degré bien réel de nuisance. En tentant de leur faire du mal, ils leur auront fait le plus grand bien. Aujourd'hui, ils se moquent bien de savoir qui sont les plus grands utilisateurs de mouchoirs car une chose est certaine : un train peut en cacher un autre comme les nuages apportent le soleil. Avec l'effacement de leur culture du mépris, le temps aura laissé peu à peu nouvellement toute la place à l'amour, au respect et aux espoirs dans leur foyer. Merci de conserver manipulation et perversité narcissique loin de chez eux.
Amen.