NON

Beaucoup sont fiers de leur NON car tellement persuadés de ne pas se faire marcher dessus, de ne pas se faire mépriser, de ne pas se faire voler leur argent. Tellement persuadés d'avoir le courage de dénoncer l'avenir incertain niveau planétaire ou de lutter efficacement à ne pas engraisser des personnes qui sont toujours plus riches avec notre argent. Beaucoup sont fiers de leur NON alors qu'il s'agit aucunement d'un geste courageux mais simplement d'une logique de développement propre à nous tous ; D'abord par mimétisme puis par plaisir de prononcer un nouveau mot, les premiers NON sortiront de la bouche d'un enfant entre 18 mois et deux ans. A cet âge comme à l'âge adulte, notre enfant intérieur a ses désirs propres pour s'affirmer face à l'être accompli qui sait aussi dire NON mais dans des formes bien plus constructives que par simple plaisir de s'opposer systématiquement à l'autorité élue démocratiquement, dans un climat d'abstention constituant le vivier principal des braillards.

Sous le signe de l'hexagone, quand le roi cédera sa place, ils seront encore 65 millions de prétendants car l'histoire est un éternel recommencement, avant comme après l'avènement des réseaux sociaux. Histoire riche de preuves et de démonstrations de cette mécanique. Beaucoup trop de bruits pour accoucher sans cesse, toujours, d'une souris ou plus exactement d'un clone. Beaucoup semblent avoir oubliés que la terre tournait depuis bien longtemps avant nous et qu'elle continuera de tourner sans nous. Dans ce NON, il y existe parfois une certaine forme de folie propriétaire dans ces personnes qui se croient tellement fortes, tellement importantes, tellement éveillées par la solution collective face à l'inéluctable. Au bout du chemin, l'humanité est inéluctablement grandement menacée et sa disparition certaine représente la plus grande justice qui soit, la plus heureuse, car pauvres comme riches la mort les égalisera car nul ne saurait emporter ses richesses terrestres au delà de sa destinée corporelle propre.