Nicolas

Nicolas : un seul prénom pour me rappeler soudainement à mon esprit qu'il demeure des traumatismes et une colère très personnelle envers un système qui s'appelle l'éducation nationale. L'harcèlement scolaire représente sans aucun doute le sujet révélateur de ce microcosme dans toute l'horreur de son fonctionnement quotidien. Absence de repère à tous les niveaux de l'institution et surtout un manque d'empathie criminel envers ceux qui souffrent de ces carences (les élèves comme leur propre personnel). La lettre honteuse du rectorat de Versailles aux parents n'est malheureusement pas surprenante, étant entendu le manque de sanctions de l'incompétence dans ce milieu, sans compter les promotions injustifiées comme la léthargie du système. Je suis l'un des témoins bien vivants d'une crypte qui n'a absolument pas changé de pratiques depuis 30 ans, c'est à dire depuis mon aventure toute personnelle face à laquelle le système préféra fermer les yeux en dénigrant la victime.

Les BOB : Butés, Obtus, Bornés, tel était le nom de code dès mes dix ans pour désigner les complices de mes bourreaux, quand les professeurs ne l'étaient pas eux-mêmes. L'expérience conduit à l'absence d'étonnement. Toujours aussi imprévisible dans le pire, toujours aussi abject parfois. Se plaindre au système que l'on est victime, c'est souvent parler à un mur, c'est en faire tout un fromage et ne pas être net dans sa tête. Nulle surprise ; l'éducation nationale devrait protéger nos enfants. Or, pas de pilote dans l'avion. Ce sont les victimes qui sont inaudibles, stigmatisées voire moquées et qui dégagent pour laisser place toujours à leurs bourreaux confirmés à leur poste. C'est ainsi que les parents de Nicolas, l'adolescent de 15 ans qui s'est finalement suicidé à Poissy alors qu'il aurait pu être sauvé par plus d'humanité du système, après qu'ils aient alerté le proviseur de son établissement dans une lettre suite à sa première tentative, auront pour seul soutien et compassion du rectorat, l'évocation minorative d'un "supposé" harcèlement et l'invitation d'adopter une attitude constructive comme respectueuse envers les membres de la communauté éducative finalisée par un zeste de menace, en leur rappelant que les dénonciations calomnieuses sont punies de 5 ans, tout comme de 45000 euros d'amende. On parle bien d'éducation ; or, ce système démontre qu'il n'aime pas nos enfants.