Silence

L'été fut si long ; l'hiver y ressemble tout autant. Depuis quelques mois maintenant, l'espoir d'une certaine forme de sérénité s'est tout à fait évanouie. En ce jour de Noël, après avoir été tenté de nombreuses fois par l'envie d'écrire, de m'exprimer l'été, l'automne comme ce début d'hiver, il s'agit d'une certaine forme de bêtise fort pesante qui pense et qui se démocratise qui me pousse au silence. Comme toujours, on a beaucoup d'idées qui flottent et puis l'accumulation des faits dans le professionnel comme le privé faisant très progressivement leur œuvre, telle une communion conduisant au découragement de vouloir percer cette glace d'abrutissements du peu de pensées lumineuses que nous pourrions émettre. Nous sommes en crise et c'est la pesanteur de la broutille qui s'installe. Nous avons un grand besoin de sécurité, de perspectives, de lignes et pourtant, c'est la division qui se travaille, la fureur comme le chaos qui s'instrumentalise par les déformations des illusions qui ne sont pas seulement optiques. Dans le fil permanent des réseaux sociaux, je me fais très petit relayeur de ce qui se fait lire au quotidien comme majeurs indices d'accompagnement du délire qui se poursuit. Tous gagnants, tous perdants, la coalition n'est clairement pas naturelle pour le gaulois. On est grassement payé et on n'a aussi peu agi dans l'intérêt de la grandeur de notre France. Pour seule matière, quand le partage philosophique sur la grandeur collective est temporairement interrompu, on peut bien encore heureusement se réfugier chez soi dans la science ou dans l'émerveillement graphique des lumières du matin comme du soir ; mieux encore sur la fin de journée ou plus longuement les jours de repos : s'impatienter sur ce regard si fragile d'un petit être venant de nous, se posant bien naïvement sur des notions d'une vie incarnée par des adultes si grotesques.

Un enfant, Ça vous décroche un rêve
Ça le porte à ses lèvres
Et ça part en chantant
Un enfant,
Avec un peu de chance
Ça entend le silence
Et ça pleure des diamants
Et ça rit à n´en savoir que faire
Et ça pleure en nous voyant pleurer
Ça s´endort de l´or sous les paupières
Et ça dort pour mieux nous faire rêver...
Comme le chantait Jacques Brel